L’été aura été l’occasion pour le chantier du tramway d’avancées relativement spectaculaires à bien des égards. Alors que le chantier est ouvert sur tous les fronts, la pause des rails a commencé, et certains espaces publics sont d’ores et déjà véritablement transformés. Peu à peu, le nouveau visage de Brest se dessine et apparaît une réalité que nous avons toujours revendiqué : faire un réseau de tramway ne se résume pas simplement à doter l’agglomération d’un réseau de transport efficace et écologique.
Le projet qui voit le jour est aussi l’occasion de repenser largement les espaces publics, de transformer le centre ville, de créer de nouveaux lieux d’activité, de rencontre, des nouvelles voies de circulations pour les piétons, ainsi que des lieux de convivialité et de détente.
Le bas de Siam est, à cet égard, déjà caractéristique. Même si la place n’est pas encore finie, sa configuration se devine assez largement, et beaucoup, qu’ils soient Brestois ou visiteurs, auront pu profiter cet été de ses terrasses.
Dans le cadre de ce réaménagement urbain, Brest Métropole Océane a souhaité se saisir d’un outil, généralement appelé « 1% culturel ». Il s’agit d’une enveloppe consacrée, dans le budget de grands projets publics, à la mise en place d’œuvres d’art.
La droite nous reproche cette décision politique. Emoi tardif, puisque cette décision est connue depuis plusieurs mois. Comme d’habitude, pour les élus de la droite et du centre, la culture est une simple variable d’ajustement comptable. On a vu, par exemple, dans certaines villes du Finistère dirigées par la majorité présidentielle, des théâtres fermer par simple soucis d’économie.
Nous nous opposons fortement à cette vision simplement comptable. La culture n’est pas une option ou un luxe. C’est un élément essentiel du vivre ensemble, d’un projet de société. Nous refusons une ville qui ne serait que fonctionnelle. Les fontaines de Marta Pan rue de Siam, les sculptures de la mairie de l’Europe, les fresques de Recouvrance ont été autant d’occasions de mettre la culture à la portée de tous, et de l’installer au cœur même de la ville.
Le Tramway, cela devient de jour en jour plus évident, est en train de redessiner profondément le visage de notre ville. Cela ne se fera pas sans la création de monuments, sans espaces symboliques, sans sites culturels. Pour que les habitants se sentent bien dans leur ville, elle doit être agréable à vivre, être esthétique, avoir du sens, permettre le dialogue et la rencontre. Comment la droite peut-elle à la fois dénoncer l’insécurité ou l’incivisme et vouloir supprimer toute démarche culturelle des politiques d’aménagement ?
Le rôle des élus n’est pas simplement d’organiser des travaux de voirie. C’est, aussi, de donner du sens à la ville, de lui apporter une plus value, et de mettre la culture à portée de tous. Les créations qui seront ajoutées dans le cadre du chantier tramway répondent pleinement à cet objectif.
Alors tant pis pour ceux qui voudraient une ville banale, uniquement fonctionnelle, et où la culture serait réservée à ceux qui en ont les moyens.