Perte de repères en plein cœur du quinquennat sarkozyste ? Pessimisme de crise ? Individualisme exacerbé ? L’égalité et la fraternité ne seraient plus des valeurs partagées par nos concitoyens ?
Un constat est certain : l’actualité prouve chaque jour la pertinence et la nécessité de rappeler les valeurs fondatrices de la République. Une République qui affirme la liberté de conscience et un libre arbitre qui exclut toute oppression idéologique ou religieuse. Une République qui porte aussi l’égalité et la fraternité comme principes du vivre ensemble dans le respect des différences.
A Brest, l’idée d’installer sur chacune de nos mairies la devise républicaine est née en 2005 - nous souhaitions alors marquer le 100ème anniversaire de la loi de 1905.
La présence visible, sur l’espace public, de cette devise nous semblait être une invitation à nous interroger sur le sens que prennent aujourd’hui nos valeurs républicaines et la manière dont nous les vivons ensemble dans nos quartiers, dans notre vie quotidienne. En faisant figurer sur chacune de nos mairies « Liberté, Egalité, Fraternité », nous voulions rappeler à toutes celles et à tous ceux qui viennent ici qu’ils participent tous à la vie de la République Française, quels que soient leur origine, leur histoire, leur culture, leur situation sociale.
Pour mener ce projet, nous avions sollicité la créativité de quelques étudiants de l’Ecole Supérieure d’Art de BREST. Trois œuvres ont ainsi été inaugurées sur trois mairies de quartier. Ainsi, en novembre, le projet créé par Marion Dervout a été apposé sur le fronton de la mairie de quartier de St Pierre, et inauguré en présence de 120 élèves de l’école publique J. De La Fontaine.
La présence de ces enfants était hautement symbolique. Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant et du festival « Mômes en fêtes », ceux-ci exposaient dans nos locaux leurs réflexions sur le triptyque de la devise républicaine. Au travers d’affiches, de débats et de créations artistiques, ils mettaient en exergue ces valeurs en les associant aux notions fondamentales que sont le respect de l’autre et la solidarité. Ils nous montraient comment, au quotidien, ils vivaient et partageaient ces principes républicains.
Tout comme nous le démontraient ces enfants du quartier, Marion Dervout insistait sur la fragilité de la devise - qui dans son projet aérien- « demande un effort de lecture sous entendu un effort civique ». En effet, ces fondements républicains ne sont pas acquis mais il nous appartient, ensemble, de les faire vivre et de leur donner du sens au quotidien.
Patricia Salaün-Kerhornou