Lors du conseil de métropole du 17 mars dernier, nous avons été interpellés par les propos du représentant de la CFDT Bibus. Il mettait clairement en cause la probité de François Cuillandre, président de Brest métropole et d’Alain Masson, vice-président en charge des transports, les accusant d’être « complices de la faillite sociale au sein de l’entreprise Kéolis ».
En réponse, Alain Masson a solennellement réitéré qu’il n’appartenait pas aux élus
« d’intervenir dans un conflit qui oppose un syndicat et une société de droit privé ».
De son côté François Cuillandre a clairement signifié que le terme de complicité était insultant et choquant.
Sa déclaration en conseil de métropole :
« J’ai lu et entendu venant de votre part que les élus de la Métropole devaient prendre leurs responsabilités. Eh bien, nous les prenons car notre responsabilité est justement de ne pas rentrer dans un conflit interne à l’entreprise. C’est entre autres la conséquence de la délégation de service public que nous avons passée avec Keolis.
1. Si nous le faisions, ça serait pour dire quoi ? qu’il faut trouver un accord qui aurait un coût financier et que nous retrouverions inévitablement dans les comptes de la prochaine DSP, qui doit être engagée dans les prochains mois ?
Nous voterons tout à l’heure le budget de la métropole, dont le budget annexe des déplacements. Il prévoit une participation du budget principal –c’est-à-dire venant des contribuables de la métropole-à hauteur de 1,6 million d’euros. Toute charge supplémentaire conduira à augmenter cette contribution alors que les recettes venant de la clientèle représentent 25 % du budget et que l’avenir du versement transport est loin d’être assuré.
2. D’où vient le conflit ? Si j’ai bien compris, de la mise en place du téléphérique… Alors que nous avons engagé 350 millions d’euros dans la mise en place du tramway, cela signifierait que lorsque la collectivité investit dans le transport public, cela se traduit par des conflits dans l’entreprise gestionnaire et des perturbations dans le fonctionnement du service public ?
Et cela au détriment des plus fragiles d’entre nous, les plus jeunes ou les plus âgés, qui n’ont pas d’autres moyens de déplacements que ceux que nous mettons en place ?
3. Le droit de grève est un droit constitutionnel que je respecte. Les grands principes du service public, et notamment de sa continuité, le sont aussi. »
Depuis lors, la CFDT Bibus n’a de cesse de brouiller les pistes.
En témoigne un mail à leurs adhérents du 24 mars dernier qui renvoie ces derniers vers une intervention vidéo de Rémi Hervé, élu de la droite brestoise.
Dans cette vidéo, M.Hervé interpelle François Cuillandre en le sommant de « taper du poing sur la table » auprès de la direction de bibus, pour que le conflit cesse.
Rappelons qu’il avait tenu en conseil de métropole des propos nettement moins nuancés propres à remettre en question le principe du droit de grève !
Drôle d’époque qui voit un syndicat en grève promouvoir un appel de la droite à saisir la direction de Kéolis pour mettre en terme à leur propre mouvement…
Feront-ils de même avec cette tribune ?
De telles déclarations ne font pas honneur à leurs auteurs et ne correspondent pas à l’idée que nous nous faisons du débat démocratique.
Nous le rappelons : le dialogue social ne peut avoir lieu qu’entre les salariés et la direction de l’entreprise.
Nous n’acceptons pas qu’au dialogue et à la bonne volonté se substituent l’anathème et la stérile obstination.
Que chacun prenne ses responsabilités dans le respect des usagers et de la qualité du service public.
Groupe des élu-e-s socialistes