Les loyers des locataires HLM permettent la rénovation et la construction de logements qui sont loués à des prix inférieurs à ceux du marché privé, ouvrant l’accès au logement à des ménages aux revenus modestes et dont la moitié d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Par conséquent, seuls ces locataires aux revenus modestes vont payer l’arbitrage budgétaire du gouvernement.
La baisse des loyers HLM ne va en rien améliorer les niveaux de revenus des locataires puisque leurs APL vont baisser d’autant. Pire, la coupe des APL va directement impacter leur qualité de vie. La plupart des projets de construction de nouveaux logements sociaux vont être bloqués. La rénovation des appartements ne vont plus pouvoir se faire. Il y aura moins d’entretien courant dans les immeubles… La baisse des APL ne va pas être indolore pour les locataires, le gouvernement a choisi qui allait payer les pots cassés.
Les conséquences pour l’organisme HLM Brest Métropole Habitat (BMH) vont être catastrophiques pour son équilibre économique et compromettent fortement sa pérennité. Rappelons aux députés En Marche du Pays de Brest qui s’apprêtent à voter la baisse des APL, que BMH, c’est plus de 90 ans d’existence en faveur de la politique d’habitat social sur notre territoire, plus de 18 000 logements sociaux et 32 000 personnes logés. Avec cette mesure délétère, BMH va perdre plus de 7 millions d’euros par an, soit la totalité de sa capacité d’investissement. Par ricochet, c’est aussi tout un ensemble de secteurs de l’économie, comme les entreprises du bâtiment, qui sera touché par ce nouveau tour de vis.
Les trois mesures d’accompagnement de la baisse des loyers HLM prévues par le gouvernement ne sont que des attrape-nigauds. Les organismes HLM ne sont pas dupes, ces mesures ne combleront en rien la baisse des APL [1].
Bercy, avec sa logique purement comptable, dicte donc maintenant la politique sociale du logement : il s’agit bel et bien de réaliser des économies sur le dos des ménages les plus modestes. Le pire étant bien entendu que cette ponction sur le logement social doit servir surtout à compenser les quelques 7 milliards d’euros [2] rendus aux plus riches en vidant l’ISF de sa substance, au moment même où l’ONG de lutte contre la pauvreté OXFAM publie un rapport qui conclut que la réforme fiscale de l’exécutif conduira à ce que les 10% les plus riches bénéficient d’une hausse de revenus au moins 18 fois plus importante que les 10% les plus pauvres. En tenant compte des baisses annoncées de prestations sociales, les 10% les plus pauvres verront leurs revenus baisser de 330 euros par an ! Dans son rapport annuel, la fondation Abbé Pierre rappelle aussi que 12,1 millions de personnes sont touchées par le mal-logement. Saper la politique du logement social n’arrangera pas les choses.
Avec Macron c’est : « pauvre tu paieras, riche tu gagneras ». La majorité En Marche mène une politique libérale et droitière au-delà même de ce que l’on avait connu sous l’ère Sarkozy.