Depuis plusieurs mois, nous tirons la sonnette d’alarme à propos de la politique conduite par l’Etat qui vient contrarier la libre administration des collectivités locales. Partout en France, les élus locaux constatent que le discours "pro-collectivité" tenu par le président de la République est totalement en trompe-l’œil par rapport à la réalité des faits.
Les restrictions budgétaires ont commencé dès l’été dernier avec l’annulation brutale de 300 millions d’euros de crédits destinés aux communes. Pour 2018, Emmanuel Macron s’était engagé à ne pas baisser leurs dotations. Avec hypocrisie, il a passé sous silence le fait que les dotations de la moitié des communes françaises diminueraient du fait de la répartition de l’enveloppe globale, fragilisant de surcroît les équilibres des budgets locaux. Résultat inattendu : sur les huit communes de Brest métropole, cinq d’entre elles voient leurs dotations diminuer cette année …
L’étau budgétaire se resserre encore plus. L’Etat impose actuellement un plan d’économie des dépenses des collectivités de l’ordre de 13 milliards d’euros alors qu’elles ont déjà fait des efforts conséquents ces dernières années pour participer au redressement des comptes publics. Ces économies vont reposer uniquement sur 340 collectivités dont la ville et métropole de Brest. La capacité à porter demain un service public de qualité se trouve gravement menacée.
Enfin, nous pensons que la suppression de la taxe d’habitation, impôt local et principale ressource des communes, est un joli coup électoral mais une erreur politique. Parce que le fonctionnement de tout service public a un coût, faire croire aux Français que la suppression de cette taxe ne leur coûtera rien est un mensonge. Au final, ils devront payer l’addition par moins de services publics locaux et par plus d’impôts nationaux… Cette mesure ne fait pas grandir la démocratie locale car les communes perdront une part de leur autonomie fiscale vis-à-vis de l’Etat qui reprend le pouvoir.
La décentralisation, grande avancée démocratique obtenue par la gauche, est en marche… arrière.