Chers collègues,
Lundi 1er juillet se réunira le Comité de pilotage LNOBPL, c’est-à-dire Lignes Nouvelles Bretagne- Pays de Loire.
Ce Comité de pilotage, que nous attendons depuis 2016, réunit l’Etat, les deux Régions, les 5 Départements et les 3 métropoles. Brest métropole y sera représentée par Michel Gourtay.
Vous l’avez compris, c’est d’infrastructures ferroviaires dont il sera question. Il s’agit de l’avenir de la desserte à grande vitesse de notre territoire.
Le Comité de pilotage LNOBPL a été constitué au moment du lancement de la ligne à grande vitesse Le Mans-Rennes, initialement conçue comme une première étape d’investissements devant se poursuivre jusqu’à Brest.
L’objectif de Paris-Brest en 3 heures est consigné dans tous les documents cadres engageant l’Etat concernant le sujet depuis 2003 :
- Le Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT) en 2003 ;
- Le Schéma national des infrastructures terrestres en 2011 ;
- Le Pacte d’avenir de la Bretagne en 2013 ;
- Le Pacte d’accessibilité de la Bretagne en 2019.
La SNCF avait d’ailleurs présenté des scénarios pour améliorer les performances des infrastructures entre Rennes et Brest. Et dans le cadre de la concertation publique menée alors, notre conseil s’était prononcé en faveur du scénario dit « bleu aménagé ».
Nous étions en 2014, et l’horizon de réalisation des investissements nécessaires aux 3h était alors l’année 2030.
En juillet 2017, au moment de l’inauguration de la LGV Le Mans-Rennes, le Président de la République a annoncé le gel des grands projets, et repoussant l’horizon du possible après … 2038.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
Avec Rennes à 1h25 de Paris, on entend parfois dire que la Bretagne est désormais bien desservie, et que l’objectif breton est atteint.
La réalité de Rennes-Brest en TGV aujourd’hui, c’est environ 2h pour 245 km, c’est-à-dire une moyenne de 120 km/h : nous sommes loin, très loin de la très grande vitesse !
Paris-Bordeaux et Paris-Brest, c’est la même distance.
Paris-Bordeaux s’effectue en 2h, Paris-Brest en 3h17 une fois par semaine le vendredi soir…
On entend dire qu’on n’a plus les moyens d’investir autant d’argent pour gagner 30 minutes entre Rennes et Brest.
Je répondrai à cela : d’une part que les investissements ferroviaires peuvent s’étaler dans le temps ; d’autre part que l’objection du coût vaut aussi pour d’autres investissements dans le sud-ouest ou entre Rennes et Nantes via Redon.
Enfin, à ceux qui opposent à la grande vitesse la priorité de la mobilité au quotidien, je leur rappelle que la ligne Brest-Rennes est truffée de facteurs techniques qui limitent la vitesse des trains à 160 km/h sur la quasi-totalité du parcours. Ceci vaut pour les TGV, cela vaut aussi pour les TER : les TER pourraient circuler à 220 km/h sans ces facteurs limitants liés à l’infrastructure.
La réactivation du Comité de pilotage LNOBPL découle de la mise en œuvre du Pacte d’accessibilité de la Bretagne signé entre l’Etat et la Région en février dernier.
« Le Comité de pilotage du projet LNOBPL examinera les impacts et conditions de réalisation des différents chantiers envisageables sur les sections Nord »
Voilà ce que nous attendons de ce Comité de pilotage : qu’il définisse le plan des investissements nécessaires permettant de relier Rennes à Brest en 1h30, au bénéfice des TGV et des TER, avec un calendrier de mise en œuvre et un plan de financement.
Je ne manquerai pas de vous tenir informés de l’évolution des travaux de ce Comité de pilotage.
François Cuillandre
président de Brest métropole