Le logement en France connait une crise très profonde. Rarement les professionnels du secteur, les élus locaux et associations n’ont été aussi unanimes : c’est aujourd’hui toute la chaîne du logement qui déraille. Le président Emmanuel Macron nous avait promis un choc du logement, c’est en réalité un contrechoc !
Tous les voyants sont au rouge : en 2023, la production de logements sociaux sera en berne, en deçà des 85 000 logements, soit le niveau de… 1951. C’est dire que nous sommes loin des 125 000 logements atteints en 2017 ! Ce sont 2,4 millions de ménages qui attendent un logement social, dont 96 000 en Bretagne qui enregistre un bond historique de 30 000 demandes en 4 ans, et plus de 7000 sur notre métropole : triste record.
Plus globalement, la production française de logements n’a jamais été aussi faible : moins de 280 000 permis de construire ont été délivrés entre septembre 2022 et août 2023 soit près de 28% de moins que les douze mois précédents.
Paupérisation des demandeurs, arrivée de nouveaux ménages qui ne trouvent plus de logements abordables dans le locatif privé, reprises de logements par des propriétaires qui les réorientent en meublés touristiques en raison d’une fiscalité avantageuse, sont autant d’alertes dans un contexte de crise de la vie chère.
Si grâce à l’effort soutenu de la collectivité en matière de construction de logements depuis 30 ans, Brest métropole résiste pour le moment au séisme qui touche l’ensemble du secteur, nous subissons de plein fouet la perte sèche des bailleurs sociaux. Les mesures du gouvernement qui ont entamé le pouvoir d’achat des plus modestes et fragilisé le secteur de l’habitat telles que la baisse drastique des APL, la baisse des aides à la construction HLM ou la hausse de la TVA se traduisent par une perte de 15 millions € de fonds propres pour BMH depuis 2018. A cela s’ajoute le désengagement injustifié du conseil départemental du Finistère sur notre territoire.
Le gouvernement n’a eu de cesse de faire du logement le principal contributeur aux économies de l’État. La crise du logement appelle pourtant des réponses fortes des pouvoirs publics. Il est essentiel de construire plus et mieux, de rénover et de réguler le marché. Face aux difficultés de nos habitantes et de nos habitants, nous prenons nos responsabilités à travers des mesures fortes pour maintenir notre rythme de production (1300 logements/an), mieux financer et réhabiliter les logements destinés aux ménages les plus modestes. Aux côtés de la métropole, la Ville de Brest vient ainsi de créer de nouvelles aides pour intensifier le soutien au logement social. Plus globalement, les socialistes défendent la mise en place d’un bouclier logement pour limiter à 25% la part du loyer et des charges dans le revenu des ménages. Le logement n’est pas une marchandise comme les autres : il exige une mobilisation générale !