Mesdames, Messieurs,
C’est avec beaucoup d’émotion, mais aussi de révolte, que je prends la parole devant vous, au nom de l’ensemble des élus du Conseil Municipal de Brest.
Liberté, Egalité, Fraternité ! C’est pour la République que nous sommes rassemblés ce matin, place de la Liberté et au pied de notre maison commune.
A chaque fois que la haine, le racisme, l’antisémitisme apparaissent, c’est la République et la démocratie qui sont visées.
Depuis le 7 octobre, date de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, une recrudescence d’actes antisémites frappe les démocraties. Plus de 1000 faits répertoriés en France. Et sur les réseaux sociaux, les propos antisémites ne font l’objet d’aucun tabou ! Alors, ça suffit !
Il est utile de marteler que l’antisémitisme n’est pas une opinion, mais un délit qui peut conduire au crime. Notre histoire, y compris récente, en porte témoignage. L’antisémitisme, la haine des juifs pouvant conduire aux pires crimes contre l’humanité, n’est pas un détail de l’Histoire !
Notre présence, ici, place de la Liberté, est symboliquement importante. C’est ici que nous nous sommes rassemblés après les actes ignobles de Carpentras, après l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, après les attentats de 2015 à Paris, ou les assassinats de Samuel Paty ou de Dominique Bernard.
"Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde" déclarait avec force l’écrivain Bertold Brecht, qui avait quitté l’Allemagne nazie dès 1933. Alors, soyons vigilants pour que l’histoire ne se répète pas.
Toutes et tous avons été intimement touchés par les attaques terroristes du Hamas, par cette violence extrême contre des jeunes, des femmes, des hommes, des enfants, le 7 octobre dernier.
Nous sommes aussi tous intimement touchés par ce qui se passe aujourd’hui à Gaza et les visages terrorisés de toutes ces familles, résonnent lourdement dans la mémoire de notre ville que les habitants avaient dû fuir face à l’occupation.
Unis ce matin, place de la Liberté, nous affirmons, ensemble, qu’aucune situation, qu’aucun conflit ne justifie, ne serait-ce qu’une seule seconde, la résurgence de l’antisémitisme et la haine des juifs.
Ne laissons jamais aucune place, si minime soit-elle, à la haine de l’autre pour ce qu’il est, pour son histoire, pour ses origines, pour ses traditions, pour ses choix philosophiques ou religieux, pour ses choix de vie. Cette haine, qu’elle soit dirigée contre nos compatriotes de confession juive ou nos compatriotes de confession musulmane n’a aucune place dans notre République. Et il n’y a pas de place pour l’ambiguïté face au poison de la haine.
Les français juifs ne doivent pas vivre dans la peur et la France est leur patrie. L’antisémitisme est un lourd poison et nous devons refuser la confusion qui tiendrait les français juifs pour complices de ce qui se passe actuellement dans la bande de Gaza comme les français musulmans comme solidaires du Hamas et de ses crimes.
Mesdames, Messieurs, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion.
Elle respecte toutes les croyances.
Je vous remercie.