La polémique sur la nomination de François Derrien, élu brestois d’opposition, à la présidence du club de Basket « l’Etendard » n’en fini pas de rebondir.
Débats politico-sportifs ? La question n’est pourtant pas celle de la couleur politique. On a d’ailleurs vu que cette annonce avait suscité l’émoi de personnes de tous les bords de l’échiquier politique.
En réalité, la question n’est pas celle de l’appartenance politique, mais celle du mélange des genres.
Ainsi, l’étendard, joue et jouera un rôle central dans la vie sportive de notre ville, notamment lorsqu’il sera le club résident de la future salle des spectacles sportifs sur la rive droite.
La situation entre la municipalité et le club manquera alors de clarté. D’un côté, un élu municipal prendra des positions sur la politique sportive de Brest, sur les choix en matière d’investissement et de fonctionnement des grands équipements. De l’autre côté, cette même personne verra son club bénéficier de subventions et profiter d’aménagements, d’infrastructures décidées par la ville.
Comment peut-on croire que cette double étiquette ne va, à aucun moment, poser problème ? Le conseiller municipal changera-t-il certaines de ses positions pour ne pas porter préjudice à son club ? Ou restera-t-il un opposant farouche de la politique de la ville, votant contre des budgets qui accordent des subventions à l’équipe de basket ? Quelle visibilité auront les électeurs et les supporters de cette situation ?
Arrivé à un certain niveau de responsabilité, il n’y a pas place à la confusion. Le mélange des genres n’est pas anodin. La politique sportive d’une ville n’a rien à voir avec le management d’un club sportif. Dans un cas, les choix d’investissements sont faits sur le long terme, avec une certaine continuité. Dans l’autre, les décisions sont prises en fonctions de l’aléa sportif, en fonction des résultats du club. Démarche de long terme d’un côté, court terme de l’autre. Deux perspectives difficilement conciliables.