• Le Parti Socialiste met beaucoup en avant la question de la petite enfance. En quoi est-ce un enjeu important ?
L’action politique en matière de petite enfance est trop souvent réduite à la question de l’offre de garde. Pourtant, derrière cet enjeu, il y a bien d’autres problématiques sociétales sur lesquelles nous voulons influer et qui font totalement écho à nos valeurs de gauche. Il s’agit d’avoir une démarche éducative, en particulier vers les publics les plus fragilisés, afin de lutter au plus tôt contre les inégalités initiales ; de favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi ; d’œuvrer sur le chantier de l’égalité femme/homme ; mais aussi, pour Brest, de rendre notre ville encore plus attractive pour les familles.
• Le secteur de la petite enfance se partage entre public, privé lucratif et secteur associatif. Travaillons-nous de la même façon avec tout le monde ?
A Brest, nous ne travaillons pas avec les gestionnaires du secteur privé lucratif et nous ne souhaitons pas le faire. Le secteur public comme celui de l’économie sociale et solidaire sont performants et novateurs. Par ailleurs, l’équilibre financier des crèches repose sur des subventions ; il n’y a aucune marge de manœuvre financière à espérer pour le privé. Le personnel municipal, comme les associations gestionnaires, font un excellent travail et nous n’avons donc aucun intérêt, en particulier financier, à avoir recours au privé lucratif.
• Quels sont nos objectifs pour la ville de Brest sur ce mandat ?
Ils sont très ambitieux !
Tout d’abord, en matière d’offre d’accueil en collectif - là où la demande est la plus forte - nous créerons plus de 100 nouvelles places de crèche avant la fin du mandat, qui nous permettront de répondre à plus de 200 nouvelles familles brestoises et d’augmenter de 20% nos capacités d’accueil. Cela passe par des extensions de structures existantes et par la création d’une nouvelle crèche, à Pen ar Créach, sur la ligne de tramway.
Nous poursuivrons également l’amélioration de l’offre existante en modernisant les infrastructures, et en donnant à nos partenaires associatifs, dans le cadre de conventions, les moyens techniques et financiers de fonctionner. Parallèlement, nous travaillons étroitement avec eux afin de garantir la mixité sociale dans toutes les structures brestoises.
Nous souhaitons améliorer également notre offre en matière d’accueil des enfants lourdement handicapés, par un projet d’unité dédiée, en milieu ordinaire, dans notre future crèche.
Nous avons ouvert, en début de mandat, un 4ème relais parents assistantes maternelles (RPAM). Tous ses relais ont été localisés dans les mairies de quartier afin de rendre ce service municipal plus accessible. Nous étudions actuellement la possibilité d’en ouvrir un cinquième.
• Le gouvernement souhaite la création de jardins d’éveil...
Effectivement, le gouvernement aimerait nous voir ouvrir ces structures, à destination des 2/3 ans, afin de remplacer les petites sections de maternelle. Nous nous refusons à cautionner ce passage organisé d’un service public gratuit et ouvert à tous, à un accueil restreint et payant. La liberté d’accès à l’école maternelle dès 2 ans, pour ceux qui le souhaitent, doit rester un de nos combats. Par ailleurs, les maternelles ont un rôle éducatif indéniable, très différent du simple « accueil » que veut mettre en place le gouvernement.