Par Florent Gayte.
La ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, veut "doubler", d’ici à 2020, le nombre de logements réservés aux étudiants, les faisant passer de 340 000 à 680 000, a-t-elle annoncé, aujourd’hui lors de la conférence nationale sur le logement étudiant. Mme Pécresse a également proposé "que les bailleurs sociaux, dans le cadre de la construction de logements sociaux", réservent "systématiquement 10 % des studios pour les étudiants et les apprentis". Il faudrait "que les collectivités territoriales prennent un engagement de porter ce "10 % jeune" dans le cadre d’une politique de logement social", a-t-elle expliqué devant la presse.
Le souhait, le besoin et les ojectifs ne semblent pas discutable. Mais Mme Pécresse pourrait généraliser son constat : la France manque cruellement de logements. Cette pénurie explique grandement les prix excessifs de l’immobilier ces dernières années avec les conséquences sociales dramatiques connues : exclusion, endettement, paupérisation. Mais qui porte la responsabilité de ce constat, que diable !
Cette problématique n’a jamais été prise en compte par l’Etat ces dernières années. Seuls les collectivités locales et les bailleurs sociaux portent la grande partie de l’investissement de logements sociaux poussé par la loi SRU. Pour Prendre l’exemple de la Ville de Guipavas nous tentons d’imposer 30% de logement sociaux pour rattraper le retard des décennies passées et éviter les pénalités couteuses. Mais nous ne sommes encore qu’à seulement 7.5% !
Au final Mme Pécresse propose donc aux collectivités locales de payer à la place de l’Etat. Cette ficelle commence à être bien connue. Mais elle va plus loin dans l’irresponsabilité de son annonce. Elle dit simplement à une ville comme Guipavas ou à Brest Métropole Océane : « choisissez entre des logements sociaux ou des logements étudiants ! ». Car il ne faut pas être duppe il faut que les projets soient à un moment ou à un autre équilibrés. Cette opposition stérile est tout bonnement honteuse.
La problématique du logement en France mérite mieux, et surtout un élan global concerté entre tous les acteurs : Etat, bailleurs sociaux et collectivités locales. A cela, une fois de plus, le gouvernement fait le choix de la division, de l’opposition et de la stigmatisation.