C’était l’un des objectifs affichés de la réforme territoriale : rationnaliser la carte de l’intercommunalité. Autrement dit rattacher chaque commune à un établissement public de coopération intercommunal, et donner à ceux-ci, lorsque ce n’est pas le cas, une taille critique leur permettant d’être plus efficace et de mieux répondre aux besoins des habitants.
Si la procédure et la méthode peuvent se discuter, l’objectif fait consensus. Les élus, de gauche comme de droite, réclament depuis longtemps l’achèvement de la carte intercommunale, et ce pan de la réforme suscitait certains espoirs. Celui, notamment, de voir disparaitre les intercommunalités de défenses, créées dans le seul but de ne pas participer à la solidarité sur un territoire plus grand.
Depuis plusieurs mois, les préfets soumettent des propositions aux élus. Dans de nombreux départements, des redécoupages audacieux sont proposés, des évolutions positives sont envisagées qui permettent réellement de conforter les intercommunalités qui ont du sens, et de redessiner les moins pertinentes.
Dans le Finistère, la tradition de coopération intercommunale est plus forte et plus ancienne. Cela conduit à une organisation intercommunale plus cohérente. De ce fait, la situation de notre département laissait moins de place à des grandes propositions ou des vastes redécoupages comme ça a pu être le cas ailleurs.
Les principales propositions concernent les syndicats mixtes sur des compétences ou des équipements particuliers. Deux concernent particulièrement la communauté urbaine. Le préfet propose ainsi de confier à Brest métropole océane une maison de retraite cogérée par Le Relecq Kerhuon et Guipavas, alors même que la Communauté urbaine n’a pas cette compétence. Quel sens peut avoir une telle proposition ? Est-ce que le préfet envisage que l’ensemble des maisons de retraites, notamment celles gérées par la ville de Brest, deviennent intercommunales ? Ou bien veut-il que l’intercommunalité gère des équipements hors compétences ?
L’autre proposition semble encore plus surprenante : le rattachement d’un vélodrome, celui du Syndicat Intercommunal Brest Iroise Plouzané, à Bmo. Un équipement qui sert à tout le pays de Brest, cogéré et financé par une vingtaine de communes, mais pas par toutes celles de l’agglomération brestoise. Etrange façon de rationaliser les financements que d’empêcher ceux qui veulent contribuer à cet équipement de le faire.
L’intention semblait bonne, et voilà au moins un pan de la réforme territoriale qui pouvait avoir des résultats positifs. Mais le schéma départemental de coopération intercommunal, sans grandes ambition, fait l’unanimité contre lui. Au final, la montagne risque bien d’accoucher d’une souris.