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Dérapage des dépenses de l’Etat : un choix politique !

Retrouvez la tribune des Élu.e.s socialistes de Brest métropole parue dans le magazine Sillage d’octobre 2024.

Les dépenses de l’État dérapent.

Pourtant, cela était prévisible. Dès la présentation du projet de loi de finances 2024, le Premier président de la cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques, Pierre Moscovici avait alerté sur le caractère très optimiste des hypothèses retenues dans ce budget telle que la surestimation de la croissance.

Mais le 4 septembre dernier, le ministre démissionnaire des finances, Bruno Le Maire, a parlé d’un « dérapage » qui loin d’être dû à sa gestion, serait dû à l’impéritie financière des collectivités locales, sur la base d’estimations floues dont on ignore les fondements. Une accusation qui mérite qu’on s’y penche de plus près.

Le macronisme a dès le début, montré son visage libéral en coupant drastiquement dans les recettes de l’Etat et des collectivités locales. En supprimant des impôts, sans créer de nouvelles recettes. La gravité de la politique du désarmement fiscal a eu sans surprise des effets conséquents avec 60 milliards de perte annuelle de recettes fiscales. Une baisse des recettes de qui aurait dû être intégrée dans les prévisions. C’est cela qui fait le déficit aujourd’hui.

Quant aux collectivités locales, comment peut-on oser les mettre en cause alors qu’elles portent aujourd’hui plus de 70% de l’investissement public civil en France au bénéfice des territoires et des populations ? Il est parfaitement habituel de constater qu’elles investissent à mi-mandat, le début de mandat étant consacré à la préparation des projets. De surcroit, non seulement la loi les oblige à voter un budget en équilibre réel, mais elles ne peuvent emprunter, à la différence de l’État, que pour financer la réalisation de leurs projets d’investissements. Vous ne verrez jamais un Maire, un Président de Département ou de Région, emprunter pour payer ses fonctionnaires comme le fait, chaque mois, l’Etat !

Nous sommes à un moment crucial où le déficit de l’État n’est plus supportable. Il amènera des conséquences difficiles pour les Françaises et les Français. Il en va de notre indépendance vis-à-vis des marchés financiers. Cela aura un impact sur nos taux d’intérêt et sur notre capacité même à emprunter.

Face à l’échec cuisant de la politique de l’offre conduite depuis 7 ans, il est urgent d’engager rapidement une vraie discussion autour du financement de la dépense publique en France et des recettes. Repensons notre fiscalité, repensons la pour plus de justice, pour faire contribuer chacun selon ses moyens. Repensons aussi notre fiscalité locale, pour que le citoyen soit contributeur des projets qu’il soutient auprès des élus locaux. Oui, il est temps d’avoir un gouvernement qui puisse avec les Françaises et les Français engager un nouveau contrat pour financer notre vivre ensemble.

Dans la crise institutionnelle que le Président Macron a installée durablement en France, ce sont à nouveau les collectivités territoriales qui apparaissent comme l’échelle de stabilité démocratique souhaitée par nos concitoyens. Des collectivités qui depuis longtemps participent à la réduction de la dette publique et sont infiniment plus saines que l’Etat sur le plan comptable et budgétaire.